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Musée
de l’Hôtel-Dieu

Texte : Guillaume Le Roux ©
Photos : Ville de Mantes-la-Jolie / RMN-Grand Palais ©

La réouverture du Musée

Installé dans le cœur historique de la ville de Mantes, au sein de la chapelle de l’Hôtel-Dieu attenante à la collégiale, le Musée présente depuis 1996 le passé médiéval de la ville d’une part et l’œuvre du peintre Maximilien Luce d’autre part. Fermé au public depuis septembre 2017, il a fait l’objet de travaux de rénovation et de réaménagement intérieur pendant près de dix-huit mois. Il a rouvert ses portes en février 2019 avec une nouvelle présentation des collections

Des travaux importants

Le bâtiment qui date du XIVe siècle, inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1964, a révélé plusieurs points de fragilité. Il nécessitait la réalisation de travaux sur les extérieurs qui ont été confiés à l’architecte en chef des Monuments Historiques Stefan Manciulescu.

Sa façade caractéristique du XVIIe siècle avec ses pilastres corinthiens et sa grande rosace ornementée va faire l’objet d’un nettoyage en 2019. L’ensemble des menuiseries a été restauré pour retrouver une teinte grise typique des édifices religieux de l’époque. Une restauration du parement en pierre de taille a également été effectuée sur les murs intérieurs et extérieurs de la chapelle datantdu XIVe siècle.

La grande salle du bâtiment, dont les murs en pierre ont été restaurés, a, quant à elle, été entièrement aménagée pour pouvoir accueillir dans de bonnes conditions de conservation et de présentation l’œuvre du peintre Maximilien Luce. Elle a été équipée de matériels d’éclairage performants mettant en valeur cette collection.

Des volets, des stores et des films UV protègent les œuvres présentées, et un cabinet d’art graphique expose les plus fragiles d’entre elles. Le confort des visiteurs a été pris en compte dans la scénographie du parcours, pensée par Catalina Defta, afin qu’ils prennent plaisir à découvrir l’ensemble des collections.

Les collections médiévales

Ces collections proviennent de divers monuments classés au titre des Monuments Historiques comme la collégiale Notre-Dame, édifice gothique édifié au XIIe siècle ou l’église romane Sainte-Anne de Gassicourt. Il s'agit aussi bien de vitraux, de sculptures ou d'objets culturels qui illustrent le prestigieux passé médiéval de cette cité royale. Parmi les œuvres insolites, on peut citer quatre têtes sculptées de prophètes provenant du portail central de la collégiale.

Une exposition permanente consacrée à Maximilien Luce

Depuis 1971, le Musée dispose d’une collection remarquable de peintures et de gravures de cet artiste néo-impressionniste léguée par son fils Frédéric Luce. Une partie de ses œuvres représentent les paysages de la vallée de la Seine et les activités nautiques de l’époque mais témoignent également du développement industriel de la région et des conditions de travail du début du XXe siècle.Avant de s'installer à Rolleboise en 1917, Luce rencontre le succès au sein du mouvement néo-impressionniste. Il peint entre 1887 et le début du XXe siècle dans ce style. Il fréquentait alors des artistes comme Georges Seurat, Paul Signac, ou encore Henri-Edmond Cross. Le travail de ce peintre engagé fait de lui l’un des meilleurs représentants de ce mouvement. Ses créations très lumineuses sont caractéristiques du divisionnisme.
Cette collection, avec près de 300 pièces dont 77 sont exposées, contribue à faire du Musée un site incontournable de l’histoire de la peinture dans la vallée de la Seine, complémentaire du Musée des impressionnismes de Giverny. L’une des premières expositions temporaires coproduite avec les musées Gatien-Bonnet de Lagny-sur-Marne sera d’ailleurs consacrée à la relation entre l’artiste et Léo Gausson, un autre peintre du même style.

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