Parmi les lieux culturels proches de Poissy, un nouvel équipement a ouvert ses portes au public en septembre 2014 : le château éphémère. Installé à Carrières-sous-Poissy, ce site culturel, inédit dans le paysage culturel yvelinois, propose de faire découvrir au plus grand nombre les pratiques artistiques autour du numérique.
Né d’une volonté politique de la ville de Carrières-sous-Poissy, le château éphémère, fabrique sonore et numérique, s’inscrit dans un projet plus global d’aménagement urbain avec la création de l’Écopôle Seine Aval.
Il est l’une des composantes culturelles de ce projet avec le Parc du Peuple de l’Herbe, qui vise en une revalorisation et une réappropriation du quartier par les habitants.
Pensé comme un lieu fait pour démocratiser la culture numérique auprès des habitants, l’un des objectifs de l’équipement est aussi de rayonner à l’international en accueillant notamment des artistes étrangers et en devenant un lieu de création reconnu dans le domaine des arts numériques.
Le château Vanderbilt a été réhabilité pour pouvoir accueillir ce pôle culturel. D’inspiration anglo-normande, il a été construit au début du XXe siècle par William K. Vanderbilt, un riche industriel américain. Le domaine comprenait alors un hippodrome et de nombreuses dépendances. Après être devenu le siège des Grandes Sablières Modernes, il est laissé à l’abandon, avant de renaître grâce à ce projet culturel.
Le château éphémère offre, sur 2 000 m², la possibilité d’accueillir des artistes en résidence dans une dizaine d’ateliers de travail. On y trouve aussi un atrium, un grand studio idéal pour des conférences et projections, le Vanderlab, un laboratoire dédié aux outils numériques et sonores comme les imprimantes 3D, des studios de musique et un espace mutimédia. Il y a également un bar-restaurant avec terrasse ainsi que plusieurs appartements permettant d’accueillir les artistes en résidence sur plusieurs semaines, mais aussi les visiteurs qui souhaitent venir découvrir l’endroit.
Le vaste parc de 6 000 m² propose, quant à lui, des espaces de détente, de rencontres et de découvertes, mais est surtout un formidable terrain de jeu et d’expérimentations diverses pour la création artistique.
L’équipement a été porté financièrement par la Communauté d’agglomération des Deux Rives de Seine, devenue la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise depuis le 1er janvier 2016, en partenariat avec l’Etat, la Région Île-de-France et la Ville de Carrières-sous-Poissy et avec le soutien de la Fondation du Patrimoine.
Les collectivités ont été accompagnées par l’association La Caserne Éphémère pour son expertise dans le domaine de réhabilitation de friches afin d’en faire des lieux culturels.Sa gestion a été confiée à l’association Vanderlab, en collaboration avec l’association Musiques et Cultures Digitales, qui dispose d’une large autonomie pour animer et faire vivre le lieu. Les recettes générées par les workshops, les privatisations d’espaces et le restaurant contribuent pour 1/3 au budget de fonctionnement du lieu ; les 2/3 restants étant apportés par les partenaires institutionnels.
Lieu de création, le château éphémère accueille chaque année une trentaine de projets en résidence d’une durée de 15 jours à 1 mois. Des appels à projets donnent la possibilité à une quinzaine d’artistes sélectionnés dont le travail croise l’art, le numérique et les nouvelles technologies, de disposer de conditions de création optimales (soutien financier et technique). Une quinzaine d’autres projets sont accueillis en parallèle. Des startups bénéficient également d’espaces de coworking, propices à l’interaction entre les différents résidents. Lieu de diffusion, le château permet de faire partager tout ce travail de création auprès du public à travers plusieurs événements récurrents comme des afterworks organisés une fois par mois, qui attirent 2 500 visiteurs par an.
Des workshops, organisés dans le château ou hors-les-murs, permettent également de faire découvrir la culture numérique et les nouveaux usages créatifs des technologies à près de 600 personnes, surtout des habitants. En 3 ans, les actions menées ont permis de susciter l’intérêt des structures socioculturelles du territoire et la curiosité des habitants.
Le lien avec la population se construit également grâce à un projet de jardins partagés qui a vu le jour dans le parc.
Le parc dispose d’un potentiel de développement qui n’en est qu’à ses prémices. Plusieurs idées y sont envisagées comme un parcours d’œuvres d’art, un projet de ruches ou encore l’extension du potager. L’équipe souhaite également mettre en place un projet d’écoconstruction avec la création de nouveaux hébergements pour les résidents et d’une orangerie qui servirait de lieu d’exposition.